Le contexte, les données, l’approche méthodologique.

Le projet ANR Franco-Suisse « MouintainPaths », en lien fort avec Trajectories, étudie l’adaptation de socio- écosystèmes de montagne des Alpes françaises et suisses. A travers une démarche participative, l’objectif est de co-construire des trajectoires d’adaptation aux changements socio- économiques et climatiques. Le projet cherche ensuite à évaluer la capacité des écosystèmes à répondre à la demande sociale future générée et ainsi de réfléchir au rôle des services d'adaptation dans la réponse adaptative des SESs vulnérables aux changements.
Le stage s’inscrit dans la partie finale de ce projet et porte uniquement sur la zone française des Alpes, le Pays de la Meije (Hautes-Alpes). Les premières étapes du projet ont été d’impulser la démarche participative, de comprendre le fonctionnement actuel du SES, les perceptions et les contributions de la nature à la qualité de vie de ses habitants (Bruley et al., in prep.). Des réunions ont ensuite été effectuées pour construire une vision d’avenir souhaitable consensuelle pour le territoire et ses habitants. La troisième partie du projet à laquelle le stage a contribué a pour but d’obtenir des trajectoires construites avec les acteurs afin d’atteindre la vision qu’ils envisagent pour leur territoire à l’horizon 2040 via la participation à un jeu sérieux. 
Elle cherche notamment pour cela à modéliser spatialement et saisonnièrement l’évolution des fournitures potentielles des écosystèmes en SEs en fonction du changement climatique et des stratégies d’utilisation des terres mises en place, et ce afin de répondre aux questions suivantes : Dans un contexte de changements globaux, quelles seront les capacités des écosystèmes à soutenir les actions d’adaptation proposées par les acteurs ? Quels seront les services d’adaptation les plus importants pour parvenir à cette adaptation ? La capacité de contribution des écosystèmes sera-t-elle limitante et si oui, quels SEs seront les plus préoccupants ?

Les principaux résultats et les perspectives.

Cette étude a permis de montrer l’évolution future conjointe entre les SEs et les différents socio- écosystèmes souhaités par les acteurs du territoire. Nous avons mis en évidence la forte saisonnalité des bénéfices issus de la nature dans ce milieu montagnard et leur forte dépendance au type d’écosystème considéré. L’analyse temporelle des trajectoires intriquées de fourniture et de demande met en avant la mixité des effets des changements climatiques et d’utilisation du sol à la fois sur les SEs mais aussi sur les actions d’adaptation. Nous avons vu que les dynamiques agricoles futures allaient influencer à la fois la fourniture et la demande en services d’approvisionnement et que, couplées aux dynamiques touristiques, certaines synergies ou compromis émergeaient. Par exemple, l’installation de nouvelles pratiques agricoles peut bénéficier à la fois du potentiel de production agricole en hausse, des retombées touristiques du développement de projets communs et de la déprise de l’élevage pour accéder aux terres arables. L’analyse des discours a également permis de rappeler que les bénéfices issus de la nature sont inégalement intégrés par les participants avec le cas des services de régulation qui restent les grands oubliés bien que toutes les trajectoires d’adaptation reposent au moins en partie sur ceux-ci (la prévention de l’érosion reste un service clé quel que soit le SES montagnard et les services de régulation des prairies contribuent fortement aux dynamiques agricoles de diversification). Enfin, nous avons vu quels SEs pourraient être préoccupants en fonction des trajectoires, quels seront les points de vigilance et quels services nécessiteront un effort accru de mobilisation.

Pour plus d'information : le rapport de stage